
Depuis le 28 mai 1988, la République centrafricaine n’a pas organisé d’élections locales. Cependant, après le retour à l’ordre constitutionnel en 2016, l’une des priorités des autorités du pays a été d’organiser des élections locales sur l’ensemble du territoire national. Ainsi, après les élections groupées de décembre 2020, le gouvernement centrafricain, avec le soutien de ses partenaires, s’est engagé à organiser ces élections cette année, offrant ainsi à la population centrafricaine l’opportunité d’élire ses représentants locaux.
Le rôle du gouvernement
A ce jour, c’est le gouvernement, notamment le ministère de l’administration du territoire, qui nomme les présidents de délégation spéciale ou maires des différentes communes et ceux-ci rendent compte directement à leur ministre de tutelle et non à la population. Ce modèle est considéré comme une violation aux principes de la démocratie à la base.
Quelle est la nécessité de ces élections ?
L’enjeu est immense et crucial pour le développement des différentes régions du pays.
Elles permettent non seulement à la population centrafricaine de choisir directement ses représentants mais aussi favorise le développement de chaque région et la décentralisation de l’administration de l’État. Les maires et les conseillers municipaux vont-être élus désormais sur la base de leurs projets de sociétés comme par exemple au Cameroun et en France.
Dans ce même élan, une loi sur la collectivité territoire a été adoptée par l’Assemblée nationale le 26 février 2020. Certains articles de cette loi définissent le rôle et les prérogatives des conseillers municipaux dans chaque commune.
Cette loi est considérée par les acteurs politiques centrafricains comme un pas vers la réussite de ces élections tant attendue par le peuple centrafricain. Et pour que ce pari soit gagné, le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) et l’Union Européenne ont remis une enveloppe de 2 milliards de F.CFA à l’Autorité nationale des élections (ANE), organe en charge des élections en RCA, afin de lancer le processus de la révision des fichiers électoraux et la formation des agents tablettes.
Treize milliards de francs CFA
Il faut souligner que l’ANE a besoin de plus de treize (13) milliards de F.CFA pour l’organisation de ces élections. Et pour sa part, le gouvernement centrafricain a déjà donné 4 milliards.
Et pas plus tard que la semaine dernière, le gouvernement centrafricain a pu nommer certaines personnalités comme Gouverneurs et préfets dans au moins sept (7) régions et (13) préfectures du pays. Une avancée vers la politique de la décentralisation en RCA que les élections locales vont finalement couronner.
Pour l’instant les yeux sont rivés vers cet organe de la gestion des élections pour la réussite de ces échéances qui parait capitale pour l’émergence de ce pays qui a tant souffert des crises militaro-politiques.
En effet, les partenaires internationaux se sont mobilisés à aider le gouvernement à poser à travers cette élections les bases de la démocratie à la base où les instances pourront être élues selon la volonté du peuple.
Malgré les irrégularités que décrient certains leaders de l’opposition démocratique radicale, les élections restent une base pour chaque parti politique de mesurer les ancrages démocratiques dans le pays.









