
Après une période de silence sur la scène politique en République Centrafricaine, les partis politiques et associations appartenant à l’opposition démocratique et au Bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC) ont déclaré leur « rentrée politique » lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti africain pour une transformation radicale et l’intégration des États (PATRIE), le 13 juin 2023 à Bangui.
Les trois animateurs principaux du BRDC, Nicolas Tiangaye, Martin Ziguélé et Crépin Mboli-Goumba, ont été présents devant les journalistes afin de discuter de la situation socio-économique et politique de la République centrafricaine. En ce qui concerne le BRDC, tous les plans sont en échec en RCA et le pays est en train de reculer. La gouvernance du pays par le Président Touadéra et son gouvernement ainsi que les faiblesses de certaines institutions internationales, selon le BRDC, ne sont pas prises en compte face à la dérive du pays, ont été vivement critiquées.
Le BRDC maintient son refus de reconnaître la nouvelle constitution promulguée le 30 août 2023 : « Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons de la mise en œuvre de cette constitution illégale, liberticide et antinationale que nous ne reconnaissons pas et ne reconnaîtrons jamais ».
Institutions indépendantes
Selon le BRDC, les institutions républicaines autonomes et indépendantes ne sont pas l’Autorité nationale des élections (A.N.E) et le Conseil constitutionnel. « Il ne faut pas non plus chercher ailleurs son refus d’ouvrir le débat sur les états de service de cette même Autorité Nationale des Elections qui nous a pris en charge en direct lors de la proclamation des élections de 2020, un spectacle qui nous a tous édifiés sur son manque de probité. Enfin, nous ne devons pas chercher ailleurs les causes de son autisme devant notre demande légitime de revoir la composition et les missions de la Cour constitutionnelle devenue Conseil constitutionnel en renforçant la contrôle du pouvoir ».
L’opposition est affaiblie par la politique de la chaise vide, qui bénéficie au pouvoir.
Certes, l’opposition démocratique centrafricaine joue un rôle, mais certaines prises de position ne favoriseraient pas un climat de calme et de cogestion ou de participation à l’animation de la vie politique dans le pays. Les partis politiques sont présents car il y a une population. Les partis politiques de l’opposition seraient encore plus frappés par la politique de la chaise vide, ce qui ne bénéficierait qu’au régime en place et à ses alliés politiques.
Plus ou moins de justice
Il existe plus ou moins de justice dans les problèmes posés par le BRDC. Cependant, il est parfois nécessaire d’être optimiste et de faire sa part, peu importe les circonstances. Il existe effectivement des obstacles ici ou là. L’opposition doit prendre part. Cela donne à chacun la possibilité de prendre ses responsabilités.
Si l’on ne prend pas en compte le peuple qui serait abandonné, la politique de la chaise vide ne donnera rien. Le choix de la politique de la chaise vide et de se limiter à des conférences de presse et des publications sur les réseaux sociaux ne sera pas utile tant que l’opposition démocratique et le BRDC ne modifient pas leur stratégie politique pour renverser les équilibres. Il n’y a rien d’impossible.
La continuité du dialogue politique
Il est essentiel d’engager un dialogue permanent entre l’opposition et le pouvoir public afin de dissimuler les véritables problèmes et de trouver une solution qui répondrait aux attentes des parties prenantes. Un dialogue honnête plutôt qu’un dialogue avec des personnes riches qui doit aboutir à des nominations à des postes de responsabilité au sein du gouvernement ou d’autres institutions de la République.
Le président Touadéra a la responsabilité de donner une bonne main aux opposants, en particulier ceux du BRDC. Le rapprochement entre Faustin Archange Touadera et le BRDC vise à dissimuler les véritables sujets du dialogue au profit de ceux concernant les conditions de libération potentielle du député Dominique Yandocka, qui purge une peine d’emprisonnement pour complicité de déstabilisation du pays. Il ne s’agit pas d’une faiblesse et il n’est pas question pour le BRDC de diminuer la vigilance. Le BRDC doit continuer à lutter pour le respect de la démocratie.









