
Le gouvernement centrafricain a présenté un argumentaire sérieux et direct lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies du jeudi 27 juin 2024. La Ministre des Affaires étrangères de la République centrafricaine, Mme Sylvie Baïpo Temon, a été très claire devant le président du Conseil de sécurité. Un plaidoyer en forme de réquisitoire contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), qui a été déployée en République centrafricaine en septembre 2014 à la suite de l’accord de siège SOFA entre la RCA et la MINUSCA.
Selon la cheffe de la diplomatie centrafricaine, la MINUSCA n’a pas obtenu de résultats positifs sur le plan sécuritaire : « les résultats non probants depuis 10 ans », a déclaré Sylvie Temon Baipo. Cela signifie qu’au niveau de la sécurité, les casques bleus de la MINUSCA n’ont pas obtenu des résultats satisfaisants. Cependant, lors de la prolongation du mandat de la MINUSCA, les résolutions 2659 (2022) et 2709 (2023) ont souligné la solidité des actions des casques bleus sur le terrain. Cette résistance n’est qu’un mot vain sans aucun effet. Dans cette optique, la Ministre Baipo a souligné que la « RCA ne doit pas être confondue avec les groupes armés ». Sur ce point sécuritaire, la MINUSCA peine à instaurer des relations de confiance avec la population centrafricaine.
Révision de l’accord de siège SOFA
Le gouvernement centrafricain demande au Conseil de sécurité des Nations unies de réviser l’accord siège SOFA, un accord de statut des forces à l’étranger, également connu sous le nom de Status of Forces Agreement (SOFA) d’emprunt à l’anglais. D’après la Ministre des Affaires étrangères, « cet accord profite des exonérations ». Il a été conclu le 2 septembre 2014 à Bangui au Ministère centrafricain des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Francophonie. Selon la Ministre Baïpo, la MINUSCA ne peut pas être assimilée à un État ou à un super-État.
Interdiction du survol des drones aériens
L’interdiction du survol des drones aériens de la MINUSCA, qui constituerait une violation de la souveraineté de la RCA, a été abordée. En ce qui concerne la question du survol des drones de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la République Centrafricaine et Cheffe de la MINUSCA, exprime son inquiétude quant à cette situation dans son rapport du 27 juin : « je suis préoccupée par le fait que la MINUSCA ne peut toujours pas utiliser son système de drones aériens, alors que cette capacité la rendrait mieux à même d’aider la République centrafricaine à protéger les civils et à étendre l’autorité de l’État (…) Je demande instamment aux autorités centrafricaines de permettre à la MINUSCA de reprendre d’urgence l’utilisation de son système de drones aériens. »
Dans sa déclaration lors de la session du Conseil de sécurité des Nations unies, la Ministre des Affaires étrangères de la RCA ouvre la discussion sur le niveau de collaboration entre la RCA et cette mission de paix qui est présente dans le pays depuis 2014.
Le rapport du Secrétaire général sur la République centrafricaine pour la période du 15 février au 15 juin 2024 a été examiné lors de la session du Conseil de sécurité du jeudi 27 juin 2024. Valentine Rugwabiza, représentante spéciale du Secrétaire général, a pris part à la réunion en visioconférence depuis Bangui.









