Mardi 30 juillet 2024, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité avec 15 voix la Résolution 2745 (2024) sur « la levée de l’embargo territorial sur les armes en République Centrafricaine ».

« Une fierté nationale et une victoire diplomatique », a déclaré la Ministre centrafricaine des affaires étrangères, Sylvie Baïpo Temon qui a pris part à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.

« Il aura fallu des mois, des années, pour mettre un terme à une sanction qui, comme je l’ai toujours dit ici, en 2013 pouvait sembler juste mais qui aujourd’hui est devenu injuste », a commenté la ministre centrafricaine des Affaires étrangères Sylvie Baipo Temon à l’issue du vote.

Le texte prévoit des mesures restrictives sur les groupes armés et les individus associés qui sont une menace pour l’intégrité territoriale du pays et qui sapent sur l’autorité de l’État.
Selon la représentante de la France au Conseil de sécurité, cette abrogation répond à l’appel de la République centrafricaine à lutter contre les groupes armés et les individus associés en les empêchant de s’approvisionner en armement et en matériels connexes de tout type. Il en va de l’intégrité de la RCA et de l’ensemble de la région.

Les soutiens en faveur de la RCA

La Chine et l’Algérie ont soutenu la levée de cet embargo imposé par le Conseil de sécurité de l’ONU depuis 2013. D’après le diplomate chinois auprès de l’ONU, la République Centrafricaine a connu des avancées constantes au cours des dernières années dans le domaine du processus politique et de paix. On assiste également au développement en favorisant la gouvernance et la paix, en préservant la sécurité et la stabilité. Les actions entreprises par le gouvernement centrafricain sont saluées par la Chine. Selon le diplomate chinois, le contexte en RCA a connu une évolution significative par rapport à 2013.

Désormais, de nouvelles sanctions sont appliquées aux seuls groupes armés. La Chine s’engage à soutenir la République Centrafricaine dans son effort d’amélioration de la sécurité et encourage les membres du Conseil de sécurité à prendre en considération sérieusement les préoccupations exprimées par la République Centrafricaine, à répondre aux besoins sur le terrain et à ajuster régulièrement le régime de sanction lorsque les circonstances l’imposent.

L’Algérie, devenue membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU le 6 juin 2023, représentée par l’ambassadeur Amar Bendjama, a voté en faveur de cette résolution pour s’associer à un signal politique fort de la communauté internationale et soutenir la République Centrafricaine dans sa quête de paix et de stabilité institutionnelle.

« Il est nécessaire de soutenir ce pays dans ses efforts pour organiser cette année les élections locales », a soutenu l’ambassadeur Bendjama.

De l’embargo territorial à l’embargo visant les groupes armés

L’Algérie a mis en évidence un aspect bénéfique dans la résolution, en mettant en avant l’évolution de l’embargo territorial qui existe depuis 2013 vers un embargo spécifiquement axé sur les groupes armés. Selon le diplomate algérien, les groupes armés ont fait tant de souffrance à la République Centrafricaine.

Le gouvernement centrafricain a maintenant la responsabilité de s’approprier cette décision du Conseil de sécurité et de travailler davantage à l’opérationnalisation des garnisons dans les régions militaires du pays.

Il s’agit d’une victoire diplomatique après une décennie de négociations entre les différentes parties concernées.

Arsène Jonathan Mosseavo