
Réélu pour un quatrième mandat, Paul Kagame est sous les feux des critiques concernant la répression des opposants. Cette controverse est exacerbée par la fermeture de plus de 5000 lieux de culte, provoquant l’indignation des fidèles.
Récemment, le gouvernement a fermé de nombreuses églises et mosquées pour non-conformité à une loi de 2018, qui impose des normes strictes en matière d’hygiène, de sécurité et de qualification des prêcheurs. Cette loi, considérée par Kagame comme nécessaire pour contrôler la prolifération des lieux de culte, avait déjà conduit à la fermeture de 700 établissements à son adoption.
Cette situation est particulièrement préoccupante dans un pays où le christianisme représente plus de 90 % de la population. Jacqueline Mukabatsinda, fidèle d’une église pentecôtiste, a exprimé son désespoir : « Nous ne pouvons pas être heureux si nous ne pouvons pas prier. ».
Malgré la rigueur des autorités, certaines communautés tentent de s’adapter en rénovant leurs lieux de culte. Mustafa Musafiri, fidèle musulman, a partagé son espoir de rouvrir sa mosquée après des travaux imposés.
Au pouvoir depuis le renversement du régime hutu lors du génocide de 1994, Kagame a conçu les bases du développement du Rwanda, avec une croissance moyenne de 7,2 % entre 2012 et 2022. Cependant, il est critiqué à l’international pour sa répression des dissidents et son ingérence en RDC dans le conflit avec les rebelles du M23, récemment confirmé par un rapport de l’ONU indiquant la présence de soldats rwandais aux côtés de ces rebelles.









