Depuis le début de l’année, la RDC a enregistré un tragique bilan de 511 décès dus au mpox (anciennement variole du singe) selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé. Une nouvelle souche, transmissible entre humains, s’étend vers les pays voisins, déclenchant une vive inquiétude parmi les autorités internationales.
En réponse à cette situation préoccupante, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a convoqué un comité d’urgence le 7 août pour envisager de déclarer l’épidémie de mpox comme une urgence de santé publique de portée internationale. L’OMS s’efforce de mobiliser davantage de ressources afin de combattre la propagation de la maladie. Antoine Gessain, de l’Institut Pasteur (fondation française à but non lucratif se consacrant à l’étude de la biologie, des micro-organismes, des maladies et vaccins) a souligné que cette déclaration renforcerait significativement les efforts déployés, tandis que Maria Van Kerkhove a affirmé avec insistance : « Le moment est maintenant. »
Parallèlement, Africa CDC, l’agence de santé de l’Union africaine, envisage également de proclamer une « urgence de santé publique » dans la semaine du 12 août, permettant ainsi de débloquer des fonds essentiels pour la lutte contre le mpox. La RDC fait face à des épidémies de mpox depuis les années 1970, avec un taux de létalité de 3 % pour le clade 1, particulièrement préoccupant chez les enfants de moins de 15 ans, parmi lesquels 85 % des décès sont souvent causés par des surinfections bactériennes.
L’OMS exprime également des inquiétudes concernant les liens entre l’est de la RDC, où un nouveau clade du virus sévit, et les pays voisins, redoutant une éventuelle propagation internationale. Eric D’Ortenzio a averti que le risque est élevé pour l’Afrique, tandis qu’Africa CDC a renforcé sa surveillance, craignant un scénario similaire à l’épidémie de 2022. Bien que l’OMS n’ait pas mis en place de restrictions de voyage, la RDC a récemment autorisé l’utilisation d’urgence de deux vaccins, dont 50 000 doses fournies par les États-Unis. Cependant, l’accès à l’antiviral tecovirimat, qui pourrait s’avérer efficace contre le mpox, demeure limité pour la population.
