À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, célébrée ce lundi 19 août, Bruno Lemarquis, représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC, a exprimé sa préoccupation face à la montée des attaques envers les populations civiles et les acteurs humanitaires.
Entre janvier et juillet 2024, tragiquement, plus de 630 civils ont été tués dans les territoires de Mambasa et Irumu en Ituri, ainsi que dans les régions de Beni et Lubero au Nord-Kivu, a déploré M. Lemarquis.
Ce dernier a également critiqué l’indifférence de la communauté internationale face à cette situation catastrophique, affirmant : « Malgré la gravité de ces tueries et de ces souffrances, le monde ne s’est pas suffisamment 8 4indigné face à cette situation catastrophique. Cette absence d’indignation collective, cette tolérance, questionne profondément notre humanité et notre capacité à prévenir et à agir contre la violence systématique qui décime des vies innocentes. C’est pour cela que j’appelle cette crise non seulement l’une des plus négligées au monde, mais également l’une des plus tolérées ».
Bruno Lemarquis a lancé un appel pressant pour que les voix des personnes qui souffrent le plus soient entendues et que des mesures concrètes soient mises en place pour mettre un terme à ce cycle de violence insupportable qui perdure depuis des décennies, tout en protégeant les plus vulnérables.
Les attaques armées ont provoqué des déplacements massifs, forçant de nouvelles dizaines de milliers de personnes à fuir et entraînant une suspension temporaire de l’assistance humanitaire dans plusieurs zones. « Au premier semestre 2024, environ 7,3 millions de personnes étaient déplacées en RDC, ce qui correspond à plus de 400 000 nouvelles personnes déplacées depuis décembre 2023 », a-t-il noté
Ces mouvements de populations, générés par les conflits armés, associés à des conditions de vie précaires, créent un terreau propice à la violence sexuelle contre les femmes et les filles, ainsi qu’à la prostitution comme moyen de survie. Parallèlement, des épidémies telles que le choléra, la rougeole et la variole simienne se propagent rapidement dans les zones touchées par ces violences.
Bruno Lemarquis a réaffirmé l’engagement des Nations Unies et des ONG locales et internationales à fournir l’aide nécessaire aux populations en détresse, en étroite collaboration avec les autorités nationales. Cependant, il a souligné que le plan humanitaire pour 2024 n’est financé qu’à 35 %, ce qui laisse des centaines de milliers de personnes vulnérables sans soutien.
