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Guerre et tempête en RCA

Date de publication : août 2, 2024
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Bangui 1973, le récit d’un ancien coopérant, nous publions ici un récit de la presse régionale française.

 

Jules Vernazza de son nom d’auteur, Jean-Pierre Jeulin, à l’état civil, est un retraité de Dives-sur-Mer (Calvados), un Français né au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, à Istanbul, en Turquie. Là où son père a fait carrière dans le milieu bancaire et a trouvé un second souffle après avoir vécu les tristes affres de la guerre.

 

« La Turquie, c’était l’opulence, au sens de l’abondance, ces marchés remplis de fruits, de légumes, toutes ces couleurs », explique le retraité en imaginant les yeux de son père arrivant dans ce pays à la croisée de l’Europe, de l’Asie et de l’Orient. Il a grandi au Liban avant de rebrousser chemin pour venir en France.

 

« Heureux en Afrique »

 

Puis en 1973, à 23 ans, à l’âge où il avait le choix entre accomplir son service militaire ou partir un an à l’étranger, celui qui a grandi au contact d’autres langues, religions, cultures, n’a pas hésité longtemps.

 

Il misait sur les États-Unis ou le Japon, finalement, direction la Centrafrique. Quand on lui demande pourquoi il aime tant le continent africain, qu’il a visité en long, en large et en travers, celui-ci répond simplement : « j’étais heureux en Afrique ».

 

Si bien qu’après quelques mois sur place, le jeune homme a convaincu sa femme, Elsa, de le rejoindre. Celle-ci, d’origine suédoise, confirme le coup de cœur depuis la cour ensoleillée de la résidence pour seniors Domitys, à Dives-sur-Mer.

 

Un temps proche de l’entourage du président Bokassa, Jean-Pierre Jeulin ne manque pas d’anecdotes croustillantes. Mais celui qui a eu une carrière dans le commerce international a préféré se concentrer sur des souvenirs factuels plutôt que sur de l’analyse politique. Il raconte sa rencontre avec Jean-Bedel Bokassa.

 

«J-B Bokassa m’a invité à prendre une bière avec lui dans son grand bureau. Il m’a dit qu’il était très content de moi et du travail de professeur pour la formation en mathématiques, en anglais, en français et en comptabilité des collaborateurs de mon ministère de l’Industrie et du Commerce»

 

Et de se voir proposer dans la foulée, « le même salaire que Giscard d’Estaing », président français d’alors. S’il ne le précise pas dans son ouvrage, l’homme a fini par décliner l’offre.

 

Se délestant de tout jugement, son livre se lit d’une traite pour découvrir une « région fascinante et un pays stupéfiant, où se côtoient des locaux d’une pauvreté extrême mais heureux de vivre, et de riches Français revendeurs de diamants ».

 

On y apprend que « le pays abonde de fleuves et de rivières très poissonneux », que des mains de singe sont servies sous cloche dans de cossus restaurants.

 

« Richesse culturelle et ethnique »

 

La viande de brousse telles que le crocodile, le singe ou le serpent est proposée sur les cartes des restaurants banguissois bien que ce soit souvent le fruit de « braconnage dangereux pour l’équilibre de l’écosystème, mais la situation économique oblige de nombreux habitants à recourir à la chasse comme moyen de subsistance ».

 

Mais ce qui a le plus surpris Jean-Pierre Jeulin, ce sont les Pygmées, ce peuple capable de tout guérir grâce à la nature. Puis l’histoire et la « richesse culturelle et ethnique » de la Centrafrique « qui méritent qu’on s’y intéresse, mais surtout qu’on ne les oublie jamais ».

 

Bangui 1973 – Guerre et tempête en RCA, de Jules Vernazza, 130 pages, 14 €, aux Éditions Baudelaire.

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